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karoshi 68 : propre sur soi Pas plus tard que la semaine dernière, j'étais en train de parler du Japon à un groupe d'hommes d'affaires en vadrouille, venus observer de près l'El Dorado du téléphone portable. Et tous de s'extasier sur les incroyables fonctionnalités des nouveaux terminaux, capables d'envoyer de courtes vidéos (avec le son), de composer des mails, de surfer sur le Web (petitement il est vrai), de jouer à Pac-Man, de prendre des photos et même (chose incroyable) de servir de téléphone ! En un mot, le XXIe siècle à portée de la main.
Si l'on trouve ainsi plus d'un visionnaire pour nous conter l'importance future des outils de communications, il faut bien se rendre à l'évidences qu'ils se montrent beaucoup moins audacieux et volubiles lorsqu'il s'agit d'évoquer les machines à laver le linge équipement ménager pourtant largement répandu et d'utilisation sinon quotidienne, du moins hebdomadaire. Pour une raison mystérieuse, les lave-linges excitent bien peu d'imaginations, et figurent rarement dans ces portraits d'avenir radieux et technologique. Allez comprendre. Ceci étant, on pourrait supposer que, comme il en est pour les téléphones portables, les camescopes ou les chiens électroniques, le Japon se trouve à la pointe du progrès et se fait fort du dernier cri en matière de lessiveuse. Détrompez-vous au Pays du Soleil Levant, on a bien eu l'idée du Walkman, mais pour le linge, on n'a toujours pas inventé l'eau chaude.
L'après-midi soucieuse passée à considérer les différentes possibilités d'achat m'avait d'ailleurs permis de constater une seconde particularité des lessiveuses japonaises : non seulement elles fonctionnent toutes à l'eau froide, mais elles disposent pour la plupart d'un tambour vertical. Triste vérité que l'on retrouve au sommaire des catalogues des principaux constructeurs (Matsushita/National, Hitachi, Toshiba, Sanyo et Sharp) au Japon, c'est eau froide (et tambour vertical) à tous les étages. Remarquez, cela aurait pu être pire. Il y a un peu plus de deux ans, des amis qui quittaient l'Archipel m'avaient proposé de récupérer la machine qui leur avait rendu de fiers services durant leur séjour. Compacte, économique, elle ne présentait qu'un inconvénient mineur : les bacs de lavage et de rinçage étaient distincts, et il revenait à l'utilisateur d'effectuer lui-même, à la main, le changement de bac en milieu de cycle. Après avoir longuement pesé le pour et le contre, j'avais finalement choisi de continuer à fréquenter le lavomatic tout proche. Ceci dit, et comme pour beaucoup de ces « spécificités japonaises », il paraîtrait qu'il y ait quelque explication scientifique à cet apparent archaïsme électroménager. Voyez-vous, l'eau française serait une eau « dure », riche en Calcium et en Magnésium. En présence de lessive, ces deux éléments se combineraient pour former un sel d'acide gras, qui empêcherait un lavage efficace à basse température et dans le cas d'un tambour de lavage vertical. D'où le recours à des températures plus élevées et un tambour de lavage horizontal afin de mieux faire circuler la solution lavante. CQFD.
Reconnaissons cependant qu'il y a quelque espoir que les choses s'améliorent dans un avenir proche. Déjà, certains constructeurs proposent des machines qui recyclent l'eau du bain (donc tiède) pour faire la lessive, ceci afin de réduire le gaspillage. D'autres poussent même l'audace jusqu'à avoir des modèles capables d'utiliser de l'eau chaude pour le lavage à condition de disposer d'une arrivée en provenance du chauffe-eau, pas question bien sûr que la machine fasse le travail elle-même.
Pour ma part, j'avais déjà décidé que le Japon recelait déjà assez d'aventure au quotidien pour ne pas en rajouter inutilement. Et plutôt que de me lancer dans les expérimentations avec les ultrasons, l'eau électrolysée et autres logiques floues sensées améliorer la qualité de mon lavage, j'ai opté pour une lessiveuse tout ce qu'il y a de plus (Japonaisement) normal eau froide et tambour vertical, donc. Et (du moins) jusqu'à maintenant, pas de problème notable. Proprement étonnant. |
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